Conformément à son communiqué de presse de fin mars, l’ESMA, l’Autorité européenne des marchés financiers, étend ses restrictions sur la vente, la commercialisation et la distribution de contrats sur différence, ou CFD, aux clients de détail. L’interdiction entre de nouveau en vigueur du 1er mai 2019 à la fin du mois de juillet 2019. L’ESMA a estimé qu’il existait un risque suffisant pour les investisseurs pour justifier une prolongation de l’interdiction en vigueur depuis le début du mois d’août 2018.
Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le terme, les CFD sont des contrats financiers établis entre deux parties où le vendeur paiera à l’acheteur la différence entre la valeur actuelle d’un actif et la valeur lorsque le contrat arrive à échéance. Si la différence de valeur du contrat de l’actif à l’échéance est positive, l’acheteur de CFD est récompensé par le montant positif. Si la valeur du contrat est négative, l’acheteur paie la différence au vendeur. En effet, les CFD sont comme des options d’achat, mais l’acheteur peut subir une perte importante si l’actif perd de la valeur. Avec une option, l’acheteur perdra tout simplement le prix payé pour l’option. Avec un CFD, la perte de l’acheteur est illimitée à la baisse.
La restriction de l’ESMA dépend de la finalisation d’un ensemble de règles pour régir le trading de CFD. L’une des exigences majeures est l’établissement de limites d’effet de levier fixées par le vendeur du contrat. Celles-ci varient de 30:1 à 2:1 en fonction de la volatilité de l’actif sous-jacent. Par exemple, 30:1 s’applique aux paires de devises, tandis que 2:1 s’appliquerait aux crypto-monnaies.
Une règle de clôture de la marge sera également mise en place. Cela limiterait le pourcentage de marge à 50 % de la marge minimale requise, auquel cas le vendeur de CFD serait obligé de clôturer la position. De plus, il y aurait une protection contre le solde négatif qui limiterait les pertes de toute transaction individuelle. Cela protégerait les acheteurs de CFD si les marchés chutaient de manière spectaculaire, exposant l’investisseur particulier à un risque ouvert. Cela rapproche le contrat CFD de la responsabilité à perte limitée d’un contrat d’option d’achat. Les vendeurs de CFD verraient également leurs droits limités en ce qui concerne le niveau de promotion et de publicité pour les contrats CFD, et un avertissement de risque supplémentaire serait nécessaire indiquant clairement le niveau de risque auquel les acheteurs de CFD seraient exposés.
Des problèmes ont également été résolus concernant un certain nombre de problèmes techniques concernant les avertissements de risque soumis par les vendeurs de CFD. Il s’agit du nombre de caractères utilisés dans les avertissements imposés par des fournisseurs de marketing tiers. L’AEMF a approuvé l’introduction d’avertissements à risque de caractère réduit, mais cet avertissement ne serait acceptable que si les avertissements eux-mêmes contenaient la page web du fournisseur de CFD, où l’avertissement complet devrait être affiché. [more_in]
La décision de renouvellement de l’ESMA n’est pas une surprise pour l’industrie européenne du Forex, car les courtiers et les traders s’attendaient à ce que l’ESMA maintienne le cap. Comme par le passé, les brokers qui veulent jouer les règles et attirer une clientèle de prestige devront s’adapter, tandis que les traders qui sont à la recherche de gros risques devront aller chercher leur trading ailleurs.